L’attachement est un processus naturel, juste et bon, qui permet à l’enfant nouveau-né de construire une relation sécure dans l’amour dont il est entouré, qui lui permet de grandir, d’oser alors explorer le monde qui l’entoure, de s’ouvrir aux autres et à des expériences nouvelles, d’oser aller vers l’inconnu pour expanser sa conscience et croitre en justesse et en maturité…
Quand il n’y a pas d’attachement, le manque d’amour et l’insécurité sont tels qu’ils peuvent induire divers troubles psychologiques, voire psychiatriques (voir les travaux sur l’attachement dans l’enfance, Bowlby, 1958). Les 4 principaux types d’attachement chez l’adulte sont : sécure, anxieux-soucieux, distant-évitant, craintif-évitant. Ils correspondent plus ou moins aux types d'attachement de l'enfance : sécure, insécure-ambivalent, insécure-évitant et désorganisé/désorienté.
A l’inverse, quand il est excessif, l’attachement devient délétère, en créant une dépendance affective qui emprisonne et empêche l’enfant de se tourner vers les autres, de sortir du nid, du cadre où il a grandi, devenu trop étroit pour qu’il puisse déployer ses ailes… Il devient alors comme un oisillon handicapé, qui ne sait pas qu’il porte en lui la capacité de s’envoler et de devenir un adulte autonome et responsable, capable à son tour de créer et de transmettre, quel que soit le plan sur lequel cette transmission s’effectue… Bien des adultes ont encore ce comportement de dépendance affective envers certaines personnes dans le quotidien. Et nous-même, où en sommes-nous sur ce plan ?
Quand l’attachement a été sécure, il vient toujours un temps où la relation à ceux à qui nous étions attachés peut se transformer, l’expansion de notre conscience suscitant un détachement. Ce mot doit être compris dans son sens véritable, qui n’est pas un « je m’en foutisme », une indifférence égoïste et une séparativité, un évitement de nos responsabilités, un abandon d’autrui. Bien au contraire, ce détachement est une libération des limitations de notre conscience personnelle centrée sur nous-même, sur ce que nous croyons être bon pour autrui, sur des sentiments exclusifs, sur des attentes de comportements d’autrui qui vont dans le sens de nos désirs. Ce détachement nous mène à une inclusion de ce qui est plus grand, plus global, plus subtil, plus compréhensif de l’ensemble. C’est le résultat d’une expansion de la conscience, qui cesse de s’identifier à telle ou telle personne, idée, sentiment, désir, ou objet, pour s’élever à une vision et une perception de chacun et de tous toujours plus synthétique. Il en résulte l’expression d’un sens des responsabilités accru, des actions et un engagement toujours plus profonds, sans attente de résultats immédiats, car nous savons sans l’ombre d’un doute que le Bien, le Beau, le Vrai, finissent toujours par advenir en toutes situations. Dans cette attitude de détachement, nous aimons alors autrui d’un amour d’une qualité si inclusive du Bien de l’ensemble, qu’il rend chacun véritablement libre…
Sur un niveau subtil, nous développons souvent un attachement à un idéal, reflet limité d’une Idée dans l’Espace et le Temps, avant de nous en détacher par expansion de notre conscience dans ce qui est au-delà. Nous devenons alors attachés à un but, à un Dessein d’incarnation, pour réaliser une Idée fondamentale, nous limitant pour illuminer la substance dont nos corps et toutes les formes terrestres sont constituées. C’est un attachement planétaire au Dessein divin, par sens du Sacrifice, de don pour l’Ensemble, pour relier tout ce qui EST et ouvrir à l’émergence et la révélation de l’Amour à travers et au sein de tout ce qui Existe …
Ainsi, la progression de l’évolution de la conscience se fait constamment d’attachement en détachement, nous libérant pour aller vers un nouvel attachement plus élevé, dont il faudra ensuite se détacher à nouveau, et ainsi de suite dans un processus en spirale vers le haut, en avant, et vers le centre de l’Être que nous sommes, par la synthèse qui émerge. Ce processus nous relie, puis nous délie, pour nous relier à de nouvelles relations toujours plus inclusives de l’Ensemble, toujours plus justes et aimantes.
Au total, depuis la couche d’un nouveau-né à l’expression d’un Sauveur du monde se donnant au Service du Tout, attachement et détachement librement choisis sont les deux aspects d’un processus évolutif de l’Être, sous-tendus par la Puissance de l’Amour vivant, la Volonté paisible et silencieuse d’un Logos, tendue pour accomplir la part du Dessein qui lui est dévolue dans le grand Tout de l’univers… C’est dans ce processus dont nous faisons partie que nous accomplissons notre radieuse destinée, d’étape en étape, progressant à travers chacun de nos choix au quotidien, dans la liberté d’Être…
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